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Philippe Lerestif, plasticien, enseignant et conseiller artistique
20 août 2006

Événement national "La semaine du son"

Événement national "La semaine du son" janvier 2010

http://www.lasemaineduson.org/ 
http://www.lasemaineduson.org/Le-son-chez-soi-Le-son-au-bureau

Le son chez soi:

Je vous invite à découvrir et écouter ci dessous l'élaboration d'une création sonore à partir de sons et bruits enregistrés à la maison !

Première partie: Mardi 16 janvier

Capter un son dans une pièce de la maison c’est se mettre en position d’écoute ou en alerte de ses moindres faits et gestes dans un espace réduit; c’est aussi se souvenir de quelques uns de ces bruits qui nous marquent lorsque nous nous trouvons là. Vous pouvez en découvrir un ensemble plus bas sur cette page.

Cette attention auditive va retenir des indices perceptibles sur le moment, dans l’instant sur l’échelle du temps.

En utilisant un enregistreur de poche MD, les sons récoltés et enregistrés bout à bout sur Mini Disc vont être transférés (numérisés) sur ordinateur.

En les écoutant, chaque fragment sonore va révéler sa particularité matérielle ou vibratile (peut on parler de qualité physique d’un son ?), c'est-à-dire sa texture, sa forme ou sa couleur: c’est ainsi qu’on matérialise le son en lui attribuant des qualités proches des images ou des sensations qu’il véhicule en nous, en passant par notre mémoire sélective auditive et visuelle.

Ainsi avec un logiciel de traitement du son de type Sound Forge, cette suite de sons est visible sur l’écran à travers une fenêtre qui montre une piste audio représentée par 2 bandes blanches horizontales (son droit/son gauche pour une écoute stéréophonoique) sur chacune desquelles figure une ligne de couleur foncée (qui matérialise les sons) plus ou moins accidentée et plus ou moins épaisse comme sur la photo ci-dessous :

U

Vous pouvez agrandir l'image      Projet11   

F

Plus le son est intense (intensité, volume sonore) et plus la ligne est épaisse verticalement.

Plus la durée du son est grande et plus la ligne (du temps) est étalée horizontalement.

On peut alors prétendre par là qu’un son possède un contour, une délimitation spatiale et temporelle. Toujours en observant la photo ci dessus, comme nous écoutons avec nos deux oreilles, chaque bande (deux bandes identiques) représente les mêmes sons mais en stéréo (son gauche, son droit), ce qui permet au moment de l’écoute de spatialiser un son de manière réaliste, donc stéréophonique (une bonne paire d’enceintes est nécessaire pour l’écoute avec un volume sonore suffisamment élevé mais sans souffle).

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Sur la photo ci dessus à travers la fenêtre, on peut visionner et lire les sons de gauche à droite, les uns à la suite des autres. Chaque son enregistré est appelé sample (fragment sonore), il est isolé entre deux barres verticales appelées « markers ».

Ces barres, c'est moi qui les ai rajoutées afin de mieux situer chaque sample sur la ligne.

On peut apercevoir environ une vingtaine de samples.

Voici ci dessous un sample représenté en gros plan :

 

 

                                                       Projet12_2jpg

Et voici ci-dessous en détail l’image du même sample sur lequel j’ai ajouté des markers de couleur verte afin de souligner le changement de la hauteur du son. L’intensité du son étant plus forte à ces endroits, un rythme particulier est associé à ce son :

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                                               w     Projet12_3jpg

 

Vous pouvez maintenant écouter le sample visualisé ci-dessus :

Cliquez ici pour écouter :  fourchettes

Le son que vous venez d'entendre est un bruit de fourchettes que je rangeais dans le tiroir de la cuisine. Ecouté à plusieurs reprises (en boucle), vous avez pu entendre 5 fois le même sample. Mais on perd assez vite le souvenir visuel qu'on peut lui associer. Le sample devient rythme (rythme assez rapide ici). Il peut aussi devenir une amorce sonore que l’on pourra entendre au début d’un morceau.

Chaque son ou sample est un « son réduit » à un moment donné sur l’échelle du temps. 

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Le décalage entre le son émis et sa reconnaissance contextuelle existe véritablement.

Pour réaliser une création sonore, un son peut donc être utilisé à l’état brut sans qu'on le reconnaisse ou alors on va le transformer volontairement à l’aide du logiciel de traitement du son. Nous verrons cela ultérieurement.

Pour l’instant je vous propose d’écouter l’ensemble des sons enregistrés sur le Mini Disc puis transférés sur le logiciel Sound Forge. Essayez de retrouver le sample écouté plus haut (bruits de fourchettes). Aucune transformation n’a encore été réalisée. Il ne s’agit pas d’une création pour le moment.

Voici ce que cela donne à entendre:

Cliquez ici pour écouter :  bruits___la_maison_samples

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Deuxième partie:

Choix des samples, traitement sonore et composition (la partie création peut commencer).

Aujourd’hui je n’ai pas l’intention de créer une composition narrative qui ressemblerait de trop près à ce que vous avez écouté plus haut (des sons mis ensemble qui évoquent une action).

Non. Je vais plutôt tenter de construire une ambiance sonore, un espace sonore rythmé (rappelant un peu la musique concrète de John CAGE, Pierre SCHAEFFER ou celle de Pierre HENRY…) à partir de quelques samples seulement. Trois ou quatre samples suffiront.

Ces sons, au départ réalistes, vont être transformés plus ou moins pour évacuer les évocations qui leur sont attribuées. En somme, ces sons anecdotiques vont devenir autre chose au fur et à mesure…

Premier sample utilisé:

Je sélectionne puisqu’ils me plaisent, les bruits de fourchettes écoutés plus haut.

Si vous voulez ré écouter le sample brut (non transformé), revenez plus haut.

Sinon voici ce que ce sample un peu raccourci et nettoyé peut donner à entendre:

Cliquer ici pour écouter : fourchettes

Ce sample va trouver sa place comme base rythmique immédiate qui devrait tenir tout au long de la durée du morceau, avec quelques pauses et des accentuations d’intensité.

Après 2 ou 3 traitements sonores (effectués avec le logiciel Sound Forge), voilà ce que peut donner ce sample mis en boucle :

Cliquer ici pour écouter : fourchettes_1

Deuxième sample utilisé :

Je sélectionne puisqu’elle me plait, la goutte d’eau de la machine à café.

Pour écouter la goutte, cliquer ici : goutte_d_eau_2

D’abord nettoyé du souffle provoqué par l’enregistrement (parasite) ce sample va trouver sa place comme son immédiat sur la base rythmique précédente. L’intensité du sample (en volume sonore) est plus haute. L’effet veut que l’oreille retienne d’abord ce sample.

Voilà ce que peut donner l’ensemble mis en boucle qui s’en va en disparaissant (effet decay, le volume sonore descend jusqu’à s’éteindre complètement).

Pour écouter l’ensemble fourchettes + goutte, cliquer ici : fourchettes___goutte 

Dernière partie:

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Maintenant je vais ajouter le dernier sample: le bruit d'un tiroir de la cuisine.

Un traitement sur le sample « tiroir » est réalisé ici afin de donner un « grain » ainsi qu’une fonction tonale (le sample s’apparente à une note). 

Cliquer ici pour écouter :  bruit_tiroir

Vous remarquez que l'ensemble "fourchettes + goutte" est suivi du sample "tiroir".

L’ensemble va désormais être plus cohérent et s’apparenter à un morceau constitué d’une amorce rythmique suivie d’une pause. Cette pause permet de rompre avec ce qui précède et d’attaquer ensuite avec deux notes qui vont s’enchaîner et s’étirer lentement jusqu’à la fin du morceau. Une réverbération sur la note finale + un effet decay terminent le morceau.

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Cliquer ci dessous pour écouter l'ensemble final: (Durée: 26 secondes)

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morceau_définitif

En espérant avoir été clair dans mes explications et à la fois assez bref...

Je vous invite à vous rendre dans la catégorie "Fragments sonores" pour écouter quelques unes de mes créations.

Merci !

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Philippe Lerestif, plasticien, enseignant et conseiller artistique
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